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Sport et silice au service des tendons

laboratoire_dissolvurol_stephane_cascuaDocteur Stéphane CASCUA
Médecine et traumatologie du sport
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Le sport  lèse parfois les tendons. Mais, ne vous y trompez pas !  Bien pratiqué, il renforce et protège aussi ces tissus. La silice favorise cette adaptation histologique.

Freinage et « mécanisation »

Le tendon transmet la force de contraction du muscle jusqu’au point d’insertion osseux.

Lors d’un exercice exclusif de poussé comme à vélo, toutes ces structures se mobilisent dans le même sens : le muscle se contracte et se raccourcit, il tire sur le tendon. Ce dernier exerce une traction sur l’insertion osseuse et mobilise l’articulation.

Il en va tout autrement à l’occasion d’une activité de course ou de saut. A chaque réception, l’articulation se fléchit, le muscle se contracte pour freiner et contrôler le mouvement. Il s’allonge. On parle de travail « excentrique ». Le tendon est écartelé et doit résister à cette brusque mise en tension. Cette mission explique l’existence d’une organisation histologique et biochimique favorisant l’élasticité. En effet, les fibres tendineuses ne sont pas parallèles mais organisées en chevron ou en spirale. Le tendon s’étend puis se rétracte au cours du cycle de contraction musculaire : freinage, raccourcissement, propulsion. Il en est de même à l’échelle moléculaire.

La silice contribue aussi à l’élasticité tissulaire, nous y reviendrons ! Afin de réduire le risque de tendinopathie, une stratégie de «mécanisation sportive» est vivement conseillée. En cas de reprise du sport, il faut éviter de se contenter d’activités à forte composante «excentrique» telle que le footing. Intégrer des pratiques sans freinage constitue une  bonne méthode pour faire travailler le système cardiovasculaire en douceur sans malmener les tendons. Ainsi le vélo et la natation tiennent une place de choix dans ce type de protocole. Bien sûr, le cardiotraining en salle avec elliptique, stepper et rameur convient aussi.

Chez le sportif assidu et de bon niveau, la stratégie de la diversité et de la complémentarité des disciplines tient du même concept. Ce n’est pas un hasard si les études montrent que les triathlètes sont beaucoup moins blessés que les marathoniens pour des volumes d’entraînements souvent supérieurs.

Impaction et stabilisation

Les tendons du sportif souffrent aussi de chocs et de frottements. L’épaule est emblématique de ce mécanisme lésionnel. En effet, cette articulation paye un lourd tribut au « bricolage évolutif » menant  la bipédie. Il persiste sur l’omoplate une voûte et des reliefs ostéoligamentaires sur lesquels viennent frotter les tendons recouvrant la tête humérale, la coiffe des rotateurs. Cette agression tissulaire est aggravée par le faible emboitement de cette structure sphérique dans la glène de l’omoplate presque plate.

Ainsi, les conflits  surviennent surtout lors des mouvements de grandes amplitudes, particulièrement au-dessus de l’horizontale. Les sports de lancers ou de raquette et la natation sont les principaux pourvoyeurs de ce type de lésion. Heureusement, une coiffe des rotateurs forte, endurante et coordonnée assure un bon centrage de la tête humérale dans la glène. La contraction synergique des muscles pectoraux et dorsaux permettent également un abaissement de l’humérus réduisant d’autant les frottements sur la voûte osseuse.

Ces notions nous indiquent plusieurs axes préventifs. Compte tenu de ces facteurs de protection biomécanique, une préparation physique est vivement conseillée. Elle est initialement généralisée puis gagne progressivement en spécificité grâce à des exercices optimisant le contrôle articulaire au voisinage des postures traumatisantes. Dans toutes ces disciplines à risque, l’acquisition du bon geste technique est sensé réduire le risque de blessure.

A haut niveau, un savant dosage des charges d’entraînement se révèle incontournable pour limiter le risque de blessure ; la répétition incessante d’un mouvement correct finit par surmener cette articulation à l’anatomie intrinsèquement imparfaite.

La silice contribue à la résistance des tendons du sportif

Il y a 3,5 milliards d’années, les êtres pluricellulaires sont apparus et se sont structurés par alignements des cellules au sein des feuillets d’argiles des stromatolithes. Depuis, la silice est omniprésente dans nos membranes tissulaires notamment au sein de nos tendons. Les fruits et les légumes ayant poussé dans les sols sablonneux constituent l’essentiel de notre apport alimentaire. Cependant sa biodisponibilité est faible par emprisonnement dans le squelette cellulosique de ces plantes.

Des compléments nutritionnels contiennent une silice soluble aisément absorbée. Ses propriétés au sein du tissu conjonctif proviennent de ses caractéristiques atomiques. A chaud, elle se combine avec le carbone, comme lui elle établit 4 liaisons. Du fait de cette analogie, la NASA n’a pas exclu la recherche d’une structure vivante où la silice viendrait se substituer au carbone. Néanmoins, ce lien tétravalent est  moins rigide que la liaison « carbone/carbone ». Cette caractéristique moléculaire assure à l’échelle histologique une plus grande souplesse tissulaire. Le tendon riche en silice gagne en élasticité et en résistance. De surcroît, la silice se comporterait comme un drainant qui limiterait l’accumulation de microcristaux d’acide urique qui déchirent les fibres de collagènes.