Les imperfections cutanées surviennent à la puberté, et ont plusieurs causes ; l’hyper sécrétion de sébum qui finit par colmater les pores de la peau, la prolifération de Cutibacterium acnes et la présence de kératine, protéine fibreuse qui bouche les pores de la peau en agglutinant les cellules mortes.
La kératine :
La kératine est la principale protéine de l’épiderme. On la retrouve également dans les ongles (composés de 77% de kératine,18% d’eau et 5% de lipides) et les cheveux (composés selon le niveau de sècheresse de 80 à 95% de kératine, 1% de pigment et huiles, 4 à 19% d’eau).
La kératine est une protéine de liaison et d’adhésion qui agglutine fermement les structures cellulaires entre elles. Comme la chitine, la kératine est le tissu le plus résistant dans la nature.
Mais quand il y a trop de kératine, la peau s’épaissit et des désordres cutanés apparaissent comme les kératoses plantaires ou palmaires. Ces lésions cornées (pieds et mains) sont souvent douloureuses à cause de fissures.
Comment la kératine joue-t-elle un rôle prépondérant dans les imperfections de la peau ?
Les cellules de la peau meurent et se renouvellent en permanence. Les cellules mortes se détachent et se retrouvent dans la poussière, ou restent sur la peau et tombent dans les follicules pileux. Normalement la croissance des poils et des cheveux repousse les cellules mortes à la surface de la peau où elles sont éliminées avec la sueur et l’eau.
Si la kératine est trop abondante, elle empêche les cellules mortes de se détacher ; elle les agglutine et l’ensemble forme un bouchon qui obstrue les pores de la peau qui empêche le sébum de s’écouler. L’accumulation de sébum et de cellules mortes dans les pores forme un comédon.
Ensuite les imperfections de la peau apparaissent : La bactérie C. acnes se multiplie activement dans un environnement favorable et enflamme le pore bouché. A la surface de la peau apparaissent boutons, pustules, imperfections…
Pour lutter contre ce phénomène, il faut entre autres lutter contre la surproduction de kératine.
La surproduction de kératine
Elle se reconnait par les signes suivants : une peau épaisse, une couche cornée résistante, la présence de corne et callosités, des désordres atopiques…
La surproduction de kératine est favorisée par certaines carences (en zinc par exemple) dans l’alimentation actuelle, ou la présence de toxines comme l’arsenic dans l’environnement.
Il est possible de lutter contre ce phénomène localement grâce à des solutions nettoyantes à base d’acide salicylique qui agissent comme kératolytique (permettant de rompre les liaisons entre la kératine et les cellules mortes).
Il est aussi possible de limiter sa production de kératine par les complémentations suivantes :
La vitamine A
Elle contribue au maintien d’une peau normale, elle contribue au fonctionnement du système immunitaire et joue un rôle dans le processus de spécialisation cellulaire. Elle limite la prolifération de plusieurs types cellules en se liant aux récepteurs du rétinoïde, dont certains inhibent directement la production de kératine. Les mécanismes sont complexes mais globalement, la vitamine A a un fort effet de contrôle sur la production de kératine (1).
Le zinc
Il contribue au métabolisme normal de la vitamine A, à la fabrication de la protéine de liaison au rétinol, qui permet de transporter la vitamine A jusqu’à la peau. Le zinc contribue à une synthèse protéique normale et agit en grande partie indirectement en renforçant la capacité de la vitamine A à réguler la kératine. Il est également essentiel au contrôle du système immunitaire.
La vitamine E
Présente dans le sébum, elle est le principal antioxydant liposoluble de l’organisme. Sous l’action des radicaux libres, le squalène, un acide gras présent dans le sébum, est oxydé en squalène peroxyde très comédogène et générateur de désordres cutanés (2). La vitamine E permet de lutter contre l’oxydation des squalènes. Or la carence en vitamine E est très fréquente chez les sujets souffrant de problèmes cutanés. Pour y pallier, il est important de veiller à ses apports alimentaires ou de prendre une complémentation si l’alimentation ne suffit pas.
Autres antioxydants
la vitamine E est l’antioxydant le plus abondant dans le sébum, mais d’autres antioxydants liposolubles (puisque le sébum est un lipide) peuvent également empêcher l’oxydation du squalène.
Le lycopène, qui donne leur couleur rouge aux tomates se concentre particulièrement dans les cellules de la peau.
Le resvératrol présent dans le vin rouge s’accumule également dans les cellules de la peau, tout comme les polyphénols du chocolat.
Le glutathion : L’être humain fabrique lui-même certains antioxydants dont le principal est le glutathion. La carence peut être de l’ordre de 20 % chez sujets ayant une fonction séborrhéique de la peau défectueuse (3). Il est donc judicieux d’améliorer son taux de glutathion en mangeant des noix du Brésil par exemple ou en prenant du magnésium. Selon les scientifiques, le glutathion est présent dans la peau et élimine les radicaux libres qui oxydent ensuite le sébum.
Le zinc joue un rôle important à ce niveau également car il est l’un des principaux cofacteurs de la production de glutathion.
Les toxiques
La pollution atmosphérique
L’ozone présent dans l’air des villes n’est pas un radical libre en soi, mais en génère de grandes quantités en interagissant avec la peau. Par conséquent, la pollution atmosphérique peut provoquer l’oxydation du squalène et une production accrue de kératine. Ces radicaux libres sont en partie à l’origine du teint terne et des rides précoces.
La fumée de cigarette
Avec une seule bouffée de cigarette, on absorbe environ 1012 (mille milliards) radicaux libres, ce qui vide nos réserves de vitamine E et autres précieux antioxydants. De plus, la fumée oxyde directement le sébum produit par la peau du visage.
L’arsenic
Ce métal lourd qui est réputé entre autres pour favoriser une surproduction de kératine. L’eau potable provenant de nappes phréatiques profondes est souvent contaminée par l’arsenic, car il est présent dans la croûte terrestre. On le retrouve également dans le riz.
Avant toute prise en charge médicale de problèmes de peau, il est intéressant de commencer par des améliorations de l’hygiène de vie et des moyens naturels de lutte contre la surproduction de kératine et ses conséquences. Les améliorations sont attendues au bout de quelques semaines.
Certaines vitamines, minéraux et antioxydants sont très utiles pour expulser progressivement les cellules mortes qui bouchent les pores de la peau.
Favoriser la consommation d’antioxydants en mangeant des légumes verts, éviter le sucre (etc.) contribuent à aider les peaux à problème et à retrouver une peau nette.
1-Hans Törmä. Regulation of keratin expression by retinoids. Dermatoendocrinol. 2011 Jul-Sep; 3(3): 136–140.
2-Monica Ottaviani. Peroxidated squalene induces the production of inflammatory mediators in HaCaT keratinocytes: a possible role in acne vulgaris. J Invest Dermatol. 2006 Nov;126(11):2430-7.
3-Hani A Al-Shobaili. Biochemical markers of oxidative and nitrosative stress in acne vulgaris: correlation with disease activity. J Clin Lab Anal. 2013 Jan;27(1):45-52.
